Camp III 7 113 m
Petite précision à lecture de tous vos commentaires, moi, je ne suis pas encore allé à 8 000, seule une équipe de 5 Sherpas est montée au col sud pour le moment et pour enlever des détritus. Le col sud pour moi, c'est l'avenir des prochains jours, sous réserves de météo....
Nous sommes le 11 mai et nous
rentrons tout juste d’un gros run en
altitude. Nous sommes allés dormir au camp III à 7 113 m sans oxygène
pendant la nuit pour moi mais avec pour les Sherpas. Donc voilà ma première
expérience de la très haute altitude. Vous verrez, tout a changé, nous avons
mis les pneus neige et l’option grand froid. Bien nous en a pris, car pour la
montée sous le soleil, les pointes de vents avoisinaient allègrement les 60
KM/H. Mais ce matin à la descente, là, véritable tempête avec à mon avis des
points supérieures à 90 KM/ H. de toute façon c’est pas compliqué, on était
nous trois et deux autres personnes à cette altitude ce jour…bon, on a fait
d’une pierre un seul coup, on est redescendu direct au camp de base soit un
différentiel de 1 800 m environ, toujours dans des conditions climatiques
Himalayenne. Moi qui en rêvait, et bien c’est fait. Donc de retour au camp de
base après des heures plus dures. Là haut, fini le confort, je partage ma
tente avec les Sherpas, c’est très
sympa, mais faut pas être trop chochotte. Disons que pour faire simple, nous
n’avons pas la même conception de l’hygiène. Ce qui fait qu’à trois dans la
tente = 8 paires de chaussettes + 3 corps ayant transpiré le même nombre de
jours depuis le début de l’éxpé, mais n’ayant pas la même moyenne de passage à
la douche (comprenez…). Et pas non plus la même moyenne au lavomatic. Mais
c’est aussi pour ça que j’ai conçu expédition sans autres européen, pour
pouvoir partager tout les moments de la vie de ces Sherpas, hommes des
montagnes et voués corps et âmes à ces montagnes et à leurs clients. Donc nuit
à 7 113 m conforme aux attentes, c'est-à-dire n’importe quoi. Tu te
couches à 18 h 30, tu essaies de t’endormir avec le cœur à 110 puls et le
souffle comme si tu marchais vite. Tu crois avoir dormi 3 heures, tu regardes
ta montre et il est 19 h10……et là faut que tu tiennes jusqu’à 5 H du mat coincé
entre la toile de tente, un sherpa qui ronfle comme le Yéti, les sacs à dos,
les vivres et la toile de tente, tu as le temps de méditer sauf que le vent
emporte tes idées, que bien évidement, une malformation neigeuse sous ton
matelas te mets le dos en vrac…..mais pour rien au monde je n’aurais loupé ce
couché de soleil à 7 000 m et j’attends impatiemment celui du col sud à 8 000
m. Véritablement, de fabuleux moments de montagnes, indescriptibles, dur, car
les pentes de la face nord du Lhotse qu’il faut gravir à bout de corde (au
jumar pour les initiés) sont très sévères. Je vous laisse admirer quelques
photos de hautes montagne, mais aussi de la décharge du camp II. Lors de notre
jour de break au camp II, je suis allé me baladé et là horreur, une fois la
neige fondu, on découvre de belles décharges, bien dégueulasse, dommage
qu’internet ne fasse pas encore passer les odeurs, car certains ou certaines
d’entre vous nous aurait bien fait un petit vomi…..
A dans bientôt, demain, 12
mai, 10 Yaks appartenant à la femme de Pemba Tenjei, viennent enlever la
première salve de sac de déchets triés. Je vous en ferais compte rendu.